Raid kayak de mer en Corse (17 au 26 octobre 2014)

Île Cavallo

Île Cavallo

Ce raid en Corse est le dernier d’une série de quatre qui a vu le tour complet de Corse réalisée par CKLOM. Cette édition 2014 s’est déroulée entre Bonifacio et Solenzara (le quart sud-est de la côte corse).

Nous avons découvert des paysages magnifiques, bivouaqué sur des plages de sable fin, nagé dans une eau turquoise et navigué sous le soleil, fait du rase cailloux, découvert de nombreuses grottes et traversé des golfes sous le soleil levant ou couchant.

Ce compte rendu va vous décrire notre raid, avec de nombreuses photos à la clé…

Caractéristiques du raid et itinéraire

Itinéraire raid Corse 2014

Itinéraire raid Corse 2014

  • Niveau : intermédiaire (facile par le niveau de difficulté et la longueur des étapes, mais il faut de l’endurance pour naviguer 7 jours d’affilés)
  • Durée : séjour de 10 jours au total dont 7 de navigation, 2 de transport et 1 jour de marche à pied à l’Ospedale
  • Bateaux : kayaks de mer, 8 K1 et 2 K2
  • Hébergement : bivouac sous tente sur les plages
  • Itinéraire : randonnée de Bonifacio à Ventiseri (peu après Solenzara)
  • Distance parcourue : environ 133 km, soit une moyenne de 20 km/jour sur 7 jours
  • Participants : 12 personnes de tous âges entre 24 et 66 ans
  • Dates : du vendredi 17 au dimanche 26 octobre 2014
  • Coût : 340 € / personne tout compris
Magnifique soleil Corse

Magnifique soleil Corse

Météo

En ce début d’automne, la méditerranée est traditionnellement calme et chaude. Le temps a globalement été très favorable.

La température de l’eau était de 22°C, la température de l’air : 25°C l’après-midi et 15°C la nuit (10°C ressentie avec le facteur vent). Il faisait donc très chaud la journée, il a été parfois nécessaire sous le vent de se protéger avec une petite veste. Les nuits  par contre ont été fraîches et le sac de couchage d’été (15°C) a été insuffisant : le sac à viande et la tenue de jour complète a été indispensable à certains pour dormir.

Le ciel était très ensoleillé toute la journée, avec quelques passages nuageux certains jours. Les nuits étaient très claires avec un quartier de lune très visible et une voie lactée magnifique. Les étoiles étaient très visibles faute de pollution lumineuse. Notre éloignement des villes et les bivouacs sur des plages désertes nous ont offert un ciel nocturne a couper le souffle.

Nous avons eu du vent durant quelques jours, pouvant être assez fort à certains moments de la journée (50 km/h) notamment dans le golfe de Porto-Vecchio. Une journée de tempête avec du vent à 100 km/h nous a empêché de naviguer, cette journée de pause a été mise à profit pour faire de la randonnée pédestre à l’Ospedale.

Baignade

Baignade

Baignade

La côte sud-est de la Corse est réputée pour ses plages de sable fin, la couleur de l’eau était turquoise et l’eau très clair et propre. L’eau était chaude et nous avons pu nous y baigner avec plaisir tous les jours : matin, midi et soir ! La qualité de l’eau est exceptionnelle grâce à la protection dont bénéficient les eaux corses.

Nous avons vraiment profité des plages corses. En cette période l’année et malgré les vacances scolaires il y avait très peu de monde sur les plages : nous étions parfois seuls sur de grandes plages.

Nous avons fait évidemment un peu de snorkeling (palmes-masque-tuba) pour profiter de la faune sous-marine qui ne nous a pas déçus : poulpes, poissons, et quelques rares méduses.

Bivouac

Les randonnées en kayak de longues durées nous amènent toujours au problème du logement : où dormir lorsqu’on se trouve en pleine nature et dans quelles conditions ?

Lever du soleil sur le bivouac à Sperone le 19 octobre

Lever du soleil sur le bivouac à Sperone le 19 octobre

Nos contraintes sont les suivantes : suivre la côte sans s’en éloigner, rester proche de la nature, et surtout loger pour pas cher. Ceci exclut l’hôtel. Le camping (payant) peut être une option, mais ceci renchérit le coût du raid. La solution : le bivouac.

Dormir

Le bivouac est un campement rudimentaire en plein air. Pour notre part, nous utilisons des tentes légères auto portantes. Les tentes doivent être faciles à transporter pour pouvoir rentrer dans les caissons de rangement des kayaks. Les tentes nous protègent de l’humidité, du vent, de la pluie… et des animaux le cas échéant. Et tout le matériel de camping suit : matelas auto-gonflant, sac de couchage, drap.

Lorsque le soir vient, on se met en quête d’un lieu de bivouac avant que la nuit tombe. Cette année, en Corse nous avons toujours trouvé des plages de sable suffisamment grandes pour nous accueillir. Nous choisissons l’un des deux bords de la plage, le moins fréquenté pour débarquer. Nous tirons les kayaks à une distance raisonnable de l’eau pour éviter qu’ils se fassent emporter par des vagues ou la marée durant la nuit. Nous laissons les kayaks proches les uns des autres pour éviter de trop empiéter sur l’espace de la plage. S’il reste des promeneurs ou des baigneurs sur la plage, nous attendons le dernier moment (le coucher de soleil) pour monter les tentes. Ceci nous a amené plusieurs fois à les monter à la frontale. Mais avec l’expérience, l’habitude permet de monter sa tente les yeux fermés en un temps records : il faut généralement moins de 20 mins pour monter entièrement le camp. Selon les modèles de tente, il faut 4 à 8 piquets pour planter correctement la tente (séparation du double toit pour assurer l’étanchéité contre la pluie). S’il y a du vent et un risque d’orage, on peut sécuriser et planter 2 fois plus de piquets (jusqu’à 12 ou 16) et s’aider des branches, pagaies et gros cailloux pour bien accrocher la tente au sol. Comme pour les kayaks qu’on place côte à côte, les tentes sont généralement en file indienne le long de la plage, regroupées toujours de façon à rester le plus discret possible. Généralement on dort à 1 ou 2 par tentes (difficile de mettre une tente pour 4 dans un caisson) et les gros ronfleurs se mettent un peu de côté. Il n’est pas nécessaire que chacun possède sa propre tente, le partage fait partie intégrante de l’esprit du raid (n’est-ce pas M. Renard ‽).

Côte des Nacres à Solaro

Côte des Nacres à Solaro le 25 octobre

La règle d’or du bivouac est la discrétion : montage le soir au dernier moment et démontage tôt le matin.

Pour en savoir plus sur l’équipement rando, consultez notre page spéciale Équipement rando.

Se nourrir

En plus des tentes pour le couchage, il faut monter l’espace repas pour cuisiner le repas collectif, et manger tous ensemble. Oui, car notre philosophie à CKLOM c’est de ce faire de grandes bouffes en commun : le même menu pour tous. Ceci permet de simplifier la logistique, d’optimiser la préparation du raid, de diminuer la place prise par la nourriture dans les kayaks et d’avoir une plus grande convivialité. Et comme nous sommes lyonnais, on aime bien manger. On se prépare donc de bons petits plats à base de bonne chair (exit le lyophilisé, conserves limités au minimum).

Pause casse croûte du midi dans l'Anse de Rondinara le 20 octobre

Pause casse croûte du midi dans l’Anse de Rondinara le 20 octobre

Pour cuisiner, on a 1 à 2 brûleurs à gaz et des casseroles. Pour manger, on tend une bâche sur le sol sur laquelle on pose la nourriture, les assiettes et couverts. On s’assoit tous ensemble autour de la nappe improvisée pour partager un repas et nos émotions de la journée. Souvent on commence par un apéro (léger en alcool pour ne pas compromettre les activités du lendemain) et on termine par une plaquette de chocolat : c’est notre rituel quotidien.

On adopte la même configuration pour le petit déjeuner le matin, le repas du soir et le casse-croûte du midi sur les plages.

Petit déjeuné sur la Grande Plage de Cala Rossa (à Lecci)

Petit déjeuner sur la Grande Plage de Cala Rossa (à Lecci)

Le repas du soir est toujours chaud, celui du midi plus léger et souvent en partie préparé la veille au soir. Quant au petit déjeuner, il est assez simple : thé/café + tartines/céréales + jus de fruit/laitage.

Se laver

Il faut bien dire que l’hygiène en raid, est un peu… sommaire. Du fait de notre activité nautique, on passe beaucoup de temps dans l’eau (on se baigne à la moindre occasion), de ce fait nous sommes assez peu sales car lavés naturellement à l’eau de mer. Il suffit de se sécher avec une serviette pour éliminer le sel et on est propre. Parfois un petit lavage avec un savon nautique (mousse à l’eau de mer) enrichi le quotidien, surtout pour les cheveux. Pour les hommes, passer 10 jours sans se raser n’est pas la mer à boire…

Ranger

Moment d'intense activité : rangement et re-rangement des caissons

Moment d’intense activité : rangement et re-rangement des caissons

A l’arrivée au bivouac on sort ses affaires rangées dans les caissons des kayaks, le matin, on range à nouveau tout, et rebelote le soir suivant… pendant 10 jours. On passe donc beaucoup de temps le nez dans les caissons ! Il faut donc optimiser au maximum la répartition des affaires dans les sacs étanches et les caissons.

Pour ce raid, la règle a été claire :

  • les affaires personnelles (vêtements, affaires de kayak et de camping) vont dans le caisson arrière
  • et les affaires collectives (bouteilles d’eau, nourriture, affaires de cuisine…) vont dans le caisson avant.
Alignement de kayakistes, la tête dans leurs bateaux

Alignement de kayakistes, la tête dans leurs bateaux

Étant entendu que l’étanchéité des caissons n’est pas totale, il faut mettre ses affaires dans des sacs marins étanches avant de les ranger dans les caissons. Il faut privilégier une multitude de petits sacs (~ 30 L) plutôt qu’un seul gros sac qui aura du mal à rentrer par l’ouverture du caisson. En général 3 sacs de 30 L suffisent pour un kayakiste en K1 :

  • 1 sac pour les affaires de camping,
  • 1 pour les affaires de kayak,
  • 1 pour la tenue sèche + les affaires de toilettes.

Programme au jour le jour

Jour 1 : vendredi 17 octobre (Lyon – Toulon – Bastia)

Les bateaux ont été chargés sur la remorque quelques jours avant, tout le matériel de navigation (gilet, jupes, pagaies), de bivouac (gaz, casseroles, couverts) ainsi que la nourriture est chargée dans le véhicule utilitaire de 9 places. S’ensuivent les bagages de chacun et nous pouvons partir.

Le départ a été riche en rebondissements : Claire perd ses clés et ne peut fermer son appartement et Hugo égare son sac noir contenant la liqueur de vanille (damned!). Mais finalement tout rentre dans l’ordre et on peut partir à l’heure.

Départ à 14h de Lyon en voiture à destination du port de Toulon où nous embarquons dans un bateau de croisière à destination de Bastia. Nous passons la nuit sur le bateau qui arrive le lendemain matin en Corse. La nuit est un peu difficile : dormir à même le sol, avec les lumières et la TV allumée, les vibrations du moteur et les mouvements du bateau n’est pas chose facile ! D’autant qu’Hervé s’est fait virer du dancing où il a essayé de squatter les banquettes moelleuses…

Jour 2 : samedi 18 octobre (port de Bonifacio – Sperone) – 12 km

Nous prenons le petit déjeuner à bord du bateau de croisière avant d’arriver au port de Bastia à 7h.

Nous rallions Bonifacio en voiture avec les kayaks sur la remorque depuis le port de Bastia. Nous faisons une courte pause à mi-chemin à Solenzara où nous dégustons un bon café sur le port. Nous remplissons d’eau toutes nos bouteilles en plastiques (~40L pour 12 personnes) à la capitainerie, ce qui devrait nous permettre de tenir 2 jours avant de repartir pour Bonifacio.

Nous arrivons à la marina de Bonifacio à 11h30 où nous chargeons nos kayaks avec la nourriture pour 4 jours et nos affaires de camping et autres vêtements. Pause casse-croûte sur le port face à la citadelle et nous embarquons à 14h, la navigation durera la demi-journée.

Cathy la première sur l'eau dans la marina de Bonifacio

Cathy la première sur l’eau dans la marina de Bonifacio

Nous partons du port de Bonifacio à destination de Sperone. Nous longeons les magnifiques falaises de Bonifacio et découvrons de nombreuses grottes après avoir passé le phare La Madonetta : Grotte du Sdragonato, Grotte Saint-Antoine sous la citadelle, plusieurs arches donnant sur des grottes dont le plafond s’est effondré, et d’autres non moins impressionnantes au niveau du Petusato. La haute ville de Bonifacio vue de dessous est sensationnelle, avec l’Escalier du roi d’Aragon creusé dans la roche calcaire, puis le fameux Grain de sable (morceau de falaise planté dans la mer à quelque mètres du rivage). Nous passons entre la côte et l’Île Saint-Antoine (rocher en forme de bateau) qui donne sur la plage sise sous le phare du Petusato. C’est notre première plage de sable fin et nous ne pouvons résister à l’envi d’y faire une pause et de se baigner dans l’eau chaude, sous le soleil de l’après-midi.

Clair et Vincent en K2 le long de la côte

Clair et Vincent en K2 le long de la côte

Nous arrivons sur la plage du golfe de Sperone à 17h. On s’offre une petite séance baignade pendant une heure. La plage est baignée de soleil, faite de sable fin et dont les eaux sont assez riches : petits poissons, poulpes et même un mérou… Puis on prépare le bivouac : montage des tentes et préparation du repas. On assiste à un très beau couché de soleil.

Jour 3 : dimanche 19 octobre (Sperone – îles Lavezzi – Purgatorio – Santa Manza) – 22 km

Levés à 8h du matin, pliage de tentes et petit déjeuner à 8h45 avant d’embarquer à 10h. Nous faisons les Îles Lavezzi, récifs de granit faisant partie de la « Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio » :

  • île Ratino,
  • île Piana,
  • île de Cavallo, seule île habitée de l’archipel,
  • île Lavezzo et son phare
Annie devant l'Île Cavallo

Annie devant l’Île Cavallo

Nous cassons la croûte sur une plage de l’île Lavezzo à 12h30 et on profite de ce moment de détente pour se baigner. On rembarque à 14h après avoir réparé un K2 qui prenait l’eau par l’arrière (au niveau du gouvernail). On repasse par le port de l’île de Cavallo pour se ravitailler en eau, là on rencontre des touristes italiens en plein apéro !

Claire et Vincent en K2 dans les Îles Lavezzi

Claire et Vincent en K2 dans les Îles Lavezzi

On arrive finalement à 18h30 en plein coucher de soleil sur une plage à Sant’Amanza où nous nous dépêchons de monter les tentes à la frontale. Nous ne sommes visiblement pas les seuls à faire du camping sauvage dans le coin puisque quelques caravanes nous ont précédés.

La nuit tombe vite et nous préparons une bonne soupe au pistou avec du lard et des saucisses. La cuisson et interminable mais c’est un régal. Un chien très sage assiste au repas, fait le beau et finalement parvient à ses fins : pris en pitiés quelques-uns d’entre nous lui donnons nos restes. Et en dessert : double dose de chocolat pour tout le monde : c’est la fête !

Jour 4 : lundi 20 octobre (Santa Manza – Suartone – Anse de Rondinara – Finocchiaju – Golfe de Santa Giula – Capu d’Acciaju – Punta di Colombara – Palombaggia) – 25 km

Levé très tôt ce matin : 7h30 avec le soleil. Il a fait humide cette nuit et les tentes sont trempées, pas le temps de les faire sécher, on plie rapidement. Petit déjeuner et embarquement à 10h. On entend des coups de feu au loin, ce doit être des chasseurs qui en ont après des sangliers. Des petites méduses violacées et des poissons font leur apparition au bord de l’eau après que nous ayons fait la vaisselle (au savon bio) : les restes ont attiré du monde.

Ce matin, il y a un peu de vent, on sort les gouvernails. De la houle (~30 cm) rend la navigation un peu plus tonique que la veille. Pour ne pas prendre de retard sur le programme, on coupe un peu dans les golfes, ce qui offre quelques traversées sympathiques.

On rentre dans l’Anse de Rondinara qui se termine en une magnifique plage de sable blanc où on se baigne avec plaisir. Pause casse-croûte de 12h30 à 14h, le vent souffle et le sable envahit la nappe. On profite du soleil pour étaler nos tentes sur des rochers pour les faire sécher.

Annick arrive sur la plage de-Rondinara

Annick arrive sur la plage de-Rondinara

En fin d’après-midi, à 17h nous faisons une pause dans une paillote pour boire un coup : boissons fraîches ou chaudes, chacun s’hydrate à sa façon. Le serveur a du s’y reprendre à deux fois, il a renversé son plateau avec la moitié des consos : la fin de saison est difficile ! On profite de l’occasion pour se ravitailler une nouvelle fois en eau : 20 bouteilles à remplir au bar… A 18h on reprend la mer, on ne va pas très loin : on s’arrête à peine à 18h15 sur une grande plage à Palombaggia.

La proximité de la ville explique qu’il y ait encore du monde sur la plage en cette saison : principalement des joggeurs. On monte les tentes malgré tout car le soleil se couche. Avant le repas, apéro schnaps au jus d’orange : un délice. On termine le repas à 21h sous un ciel étoilé époustouflant, sans nuage. La voie lactée est impressionnante de détails et de clarté. Des instants magiques qu’on ne vit qu’en raid au milieu de la nature.

Jour 5 : mardi 21 octobre (Palombaggia – Rosumarinu – Porto Vecchio – Lecci – Cala Rossa) – 24 km

Môrdi c’est sportif !

On se lève de plus en plus tôt le matin : 7h aujourd’hui, bien avant le lever du soleil ! C’est étrange d’embarquer à 8h30 sous la faible lueur du jour. On rase la côte pour se protéger du vent. Arrivés au golfe de Porto-Vecchio, sous sommes pris sous un vent fort (50 km/h) et des vagues cassantes. On arrive finalement au port à 11h45 après avoir lutté un long moment contre les éléments. Annick a failli dessaler mais s’en est sortie grâce à un appui bien dosé, d’après Dom : « elle a donné une bonne claque à la mer »!

Une partie du groupe fait la navette en bus jusqu’à Bonifacio pour rapprocher le camion et faire un ravitaillement de nourriture. Pendant ce temps, on mange sous le soleil entre 12h et 14h. Au retour du camion, on se rend au Café de la Marine non loin de là. On prend de l’eau douce au port, on fait une vaisselle à l’eau douce, et comble du luxe : une douce à l’eau douce avec le savon nautique et on rembarque aussitôt.

En fin d’après-midi, on se met en quête d’une plage sympa pour un bivouac. Première tentative avortée devant un camping fermé : nous sommes jetés par « les dames de l’accueil ». Puis quelques kilomètres plus loin, une belle plage de sable fin inondée par les couleurs du coucher de soleil, juste après la Cala Rossa. Ouf ! Monsieur Renard se viande au débarquement, pourtant sans difficulté technique, on sent la fatigue qui commence à arriver…

Repas tranquille et apéro d’anniversaire pour Hugo, arrosé à la liqueur de vanille. Kdo d’anniversaire : un mousqueton pour sécuriser l’appareil photo sur le gilet. Merci Dom pour cette attention ! Deuxième cadeau : un morceau de flotteur pour sécuriser d’avantage. Merci Annie. La solidarité marche à fond !

Nous montons les tentes sous le vent, celle d’Hervé s’est fait la malle au moins 3 fois. La nuit a été froide (à cause du vent) : sac de couchage + drap sont insuffisants, il a fallu s’habiller complètement, mettre le bonnet en laine, baisser la capuche du jogging et enfiler le poncho pour espérer pouvoir dormir !

Jour 6 : mercredi 22 octobre (lac de l’Ospedale – cascade Piscia Di Ghjaddu) – 15 km à pied

Credi c’est relâche !

Aujourd’hui il y a tempête : vent de plus de 100 km/h, impossible de naviguer par ce temps. Nous décidons donc d’aller se promener dans les terres. Départ à 11h en voiture pour l’Ospedale. Arrêt au niveau du barrage du lac de l’Opedale. Puis nous continuons à pied vers Priscia Di Ghjaddu en passant par la forêt de Barocaggio Marghese. Belle promenade au soleil mais au frais. Nous sommes en altitude, L’Ospedale est le plus haut village de Corse-du-Sud avec 850 m d’altitude. On profite de la rivière l’Osu pour se baigner dans les bassins qui vont se jeter dans la cascade de Priscia Di Ghjaddu. Pause casse-croûte et retour.

Pause casse croûte à l'Ospedale

Pause casse-croûte à l’Ospedale : Annick; Hugo, Dom et Pierre

Au retour, nous avons droit à une averse glaciale qui fait bien ressentir la fatigue accumulée au cours du raid. On s’arrête donc dans un bar pour prendre une boisson chaude (ou froide, c’est selon…). Le belvédère nous offre une vue imprenable sur le golfe de Porto-Vecchio.

Puis retour au bivouac à Cala Rossa où le ciel alterne entre nuages et soleil avec de nombreux arcs en ciels.

Et une petite séance portraits par Annie.

Hugo, le photoreporter du groupe

Hugo, le photoreporter du groupe

Dominique

Dominique

Et un magnifique bateau 5 mats éclairé passe de nuit le long de la côte.

Jour 7 : jeudi 23 octobre (Cala Rossa – Zonza – Sari Solenzara) – 30 km

On se lève encore une fois aux aurores, et même avant : 7h pour un embarquement à 8h30. Nous avons encore un peu de vent et de houle.

On s’arrête à Capu Di Fora dont la presqu’île compte parmi ses heureux habitants quelques membres de la famille de l’un de nos camarades. Nous sommes invités à prendre le café sur place dans une magnifique maison avec une terrasse ombragée et une vue magnifique. Nous y restons de 12h30 à 13h30, nous nous ravitaillons en eau, puis repartons en quête d’une plage pour la pause casse-croûte.

C’est sous la Tour de Fautea près de Sainte Lucie de Porto-Vecchio que nous nous nous arrêtons à 14h sur une plage de sable fin. Casse-croûte et séance PMT (palmes-masque-tuba). On repart à 15h.

Un peu plus loin, nous voyons un kayak plus au large avec un individu qui ne pagaie pas. Pensant au pire, nous nous portons à son secours. Et c’est à quelques mètres de l’embarcation que nos camarades féminines découvrent le pot aux roses : il s’agit en fait d’un nudiste qui se fait bronzer dans le plus simple appareil !

Avez-vous déjà vu un kayak s’envoler ? Les dangers du rase cailloux illustrés :

Rase cailloux risqué

Rase cailloux risqué

Cet épisode, qui se solde heureusement sans blessure, rappelle à quel point il faut faire attention aux vagues se formant près des récifs au sein desquels on navigue et qui peuvent projeter un kayak contre des rochers.

Et enfin, arrivée sur la plage de Canella à Sari-Solenzara. On monte les tentes.

Jour 8 : vendredi 24 octobre (Sari Solenzara – Solaro – Ventiseri – Solaro) – 20 km

Comme chaque matin, on assiste à un très beau lever de soleil sur la plage de Canella à Sari-Solenzara.

Pour ce dernier jour de navigation fait l’aller-retour jusqu’à Ventiseri où une magnifique plage nous attend.

Opération baignade à volonté pour ce dernier jour, devant les vaches médusées.

Pour marquer le coup je réalise un cairn (petit monticule de pierres) sur la plage à la gloire du club CKLOM (Canoë Kayak Lyon Oullins la Mulatière).

Un cairn pour CKLOM

Un cairn pour CKLOM

Très beau selfie d'Annie

Très beau selfie d’Annie

En fin d’après-midi, comme chaque jour nous sommes témoin d’un magnifique coucher de soleil où la Côte des Nacres près de Solenzara prend tout son sens.

Une fois n’est pas coutume, on se rend au restaurant de plage (à Solaro) où on mange du loup péché du jour et des pizzas. On bon moment de convivialité.

Et là, on fait le point sur les objets perdus à ce stade du raid :

  • Hervé : gant + maillot de bain + sac étanche rouge
  • Claire : l’étui de son couteau
  • Dom : un gouvernail (ne me demandez pas comment)
  • Pierre : la soupe de lentille fermentée a bizarrement disparue…
  • Georges : du poids !
  • Annie : un bout de carte routière
Paillote à Solaro

Paillote à Solaro

Jour 9 : samedi 25 octobre (Solaro – Bastia – Toulon)

Ce matin, petit apéro dans la paillote de la plage, pendant que Hervé fait consciencieusement les comptes du raid :

Apéro paillote

Apéro paillote

C’est la fin du raid, on range nos affaires dans le camion, on monte les kayaks sur la remorque et on rejoint Bastia en voiture.

On profite de quelques heures de répits pour visiter le Vieux Port de Bastia, la rue Napoléon et l’Église Saint Jean Baptiste qui domine le Vieux Port. On en profite pour faire quelques emplettes de charcutaille corse. On rejoint la Place Saint-Nicolas qui est très animée via la promenade du front de mer. Et petit moment culturel devant la réplique du kiosque du Casabianca…

Viens enfin le moment d’embarquer sur le ferry qui nous ramène sur le continent. Dernier repas pris ensemble, et apéro local pour nous remémorer tous ces bons souvenirs : Cap Corse au clémentines et Pietra.

Jour 10 : dimanche 26 octobre (Toulon – Lyon)

Nous sommes arrivés au petit matin à Toulon, nous prenons le petit déjeuner copieux dans un café sur le port de la Vieille Darse. Puis nous visitons le marché cours Lafayette qui est là encore l’occasion de quelques emplettes.

Darse Vieille à Toulon

Darse Vieille à Toulon

Puis, retour en voiture à Lyon. Arrivée à 14h au club, opération grand nettoyage : on rince à grandes eaux les kayaks, les pagaies, gilets et autres jupes.

Conclusion

Voila, le reportage photo est terminé, j’espère que cela vous a mis l’eau à la bouche. Ces randonnées sont vraiment de purs moments de bonheur. Venez vous inscrire à CKLOM !

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