Récit de notre weekend rivière dans les Alpes Maritimes (feat. JB)

Pendant que d’autres font de la course en ligne au Pôle Nord, un petit groupe composé de JB, Florian, Julien, Jean et moi-même, encadré par Laurent dit Super Lolo, est parti passer 4 jours faire de la rivière au soleil dans l’arrière pays niçois. Depuis nos quartiers généraux établis dans un bungalow du camping de Touët-sur-Var, nous avons écumé les rivières du coin, à savoir le Coulomp (sans mauvais jeu de mots), le Var, la Vésubie, la Tinée et l’Esteron.

Mercredi 30 avril: Départ 14h30 15h du club. Nous rejoignons Laurent qui était déjà sur place, en train de tâter le terrain. C’est parti pour 5h15 de route jusqu’à Touët-sur-Var avec l’équipage JB-Julien dans un camion aménagé en camping-car vs. l’équipage Florian-Jean-Luc dans la voiture de Jean. Malgré des ennuis de GPS, Jean a mis 20 min à Julien, retardé par des embouteillages. C’est dans ces routes sinueuses des Alpes que l’on distingue ceux qui connaissent par coeur le coin (Clio à 110 km/h en coupant les virages) des touristes (camping-car hollandais à 40 km/h en ligne droite). Si vous n’êtes pas convaincus, demandez-à Jean de vous parler du camion italien… Repas du soir sur la terrasse devant notre bungalow. Au menu: coquillettes à la sauce tomate et à l’ail, cuisinées par Julien. Nous retrouvons les aliments de base du kayakiste: pâtes, charcuterie et fromage. Les paris sont ouverts pour savoir qui est-ce qui va baigner le premier demain. JB est déjà affiché à 5 contre 1.

  • Jeudi 1er mai:
Après un réveil difficile à 7h48...

Après un réveil difficile à 7h48…

Nous sommes réveillés par un énergumène avec une casserole et la louche associée (suivez mon regard), mais il lui a fallu plus que ça pour me réveiller, au bout de 15 min de bruits à la c**. A titre d’échauffement, et afin d’évaluer le niveau global du groupe, Laurent nous propose pour ce matin une petite promenade de santé sur le Coulomp, un affluent du Var (II avec passages III) sur 5 km, puis de continuer après la confluence avec le Var jusqu’à la forteresse d’Entrevaux, ce qui représente au total une descente de presque 10 km, le tout sous un soleil radieux. Petit briefing avant d’embarquer et vérifications du matériel de chacun, et la navigation peut commencer! Ni bain, ni esquimautage. « Ça commence bien », dit Lolo. Nous retournons au camping pour casser une croûte.

Étant donné que la matinée s’est bien déroulée, nous décidons de naviguer l’après-midi sur la Vésubie en faisant la partie des gorges (III avec passages IV). C’est une grosse marche au-dessus de ce que nous avons fait ce matin, car c’est un parcours soutenu, surtout dans les gorges, où les enchainements sont rapides. En plus, une fois que nous sommes dans ces gorges profondes, nous n’avons d’autres choix que de continuer! Le soleil était toujours présent. Cette descente aurait pu être la meilleure de tout le séjour s’il n’y avait pas eu ces §ç!#@$*?% de moucherons. Notre quota de protéines pour la journée a été largement atteint. Cela a été l’occasion pour certains d’enrichir leur vocabulaire de jurons et insultes. Mais soyons positifs, cette descente était quand même géniale. Lolo profite d’une zone calme et demande à chacun d’esquimauter, ce que tout le monde fait avec brio. Cependant nous avons failli en pousser un à l’eau pour qu’il esquimaute (je ne citerai pas de nom, il se reconnaîtra sans mal). Nous notons également la très belle performance de Julien qui a réussi à esquimauter dans une partie difficile de la gorge.

Nous retournons au camping pour prendre une douche bien méritée. JB et Jean nous préparent des pâtes demi-lunes aux champignons. Nous avons fini l’équivalent d’une grosse moitié de cocote-minute!

  •  Vendredi 2 mai:

Nous nous réveillons avec un brouillard très dense, et Météo France annonce des averses orageuses pour toute la journée. Mais nous ne nous décourageons pas. Au programme ce matin: les Gorges de Daluis sur le Var.  La descente est cotée en III avec passages IV. Laurent, accompagné de sa chérie, ferme la marche dans un canoë gonflable. Nous naviguons dans un cadre splendide, mais à force de passer la tête en l’air, certains ont loupé la clue d’Amen, une source thermale selon Lolo, en réalité l’arrivée d’une grande cascade magnifique, idéal pour se détendre avant le rapide de l’éboulis (un rapide IV à forte pente, très encombré car un pan de montagne est venu s’y écraser en plusieurs morceaux). Ceux qui l’ont loupé ont du débarquer, presque en urgence vu la largeur des contres, et escalader les schistes glissants pour admirer cette vasque. Ne voulant pas subir la même galère dans l’autre sens, j’ai embarqué dans la baignoire de Laurent pour rejoindre mon bateau 50m plus bas. Retour au camping pour le picnic de midi, mais à cause des averses, nous avons mangé dans notre bungalow. Toujours pas de bains, malgré quelques “c’est pas passé loin”. L’inquiétude monte au sein du groupe…

Sur la photo de groupe de gauche à droite: Julien, Florian, Jean, Lolo, Laurence, moi, et JB assis dans le bateau

Cet après-midi, Laurent nous emmène sur la Tinée, cotée selon lui en petit IV.  Manifestement nous n’avons la même définition d’orage que Météo France, le ciel était bleu, sans nuages. Deux rapides majeurs à noter pendant cette descente: le premier environ 300m après le départ. À cause d’un éboulis, un gros rappel s’est formé dans la passe de gauche, et la passe de droite est une goulette donnant sur un seuil. Lolo nous envoie un par un dans cette passe de droite. Le reste se navigue tout à vue. Nous ouvrons à tour de rôle chaque rapide. JB, en qualité d’ouvreur, dans sa grandeur d’âme, laisse très poliment passer tout le monde en s’échouant sur une gravière. Bizarrement, Lolo avait vu cette gravière bien avant tout le monde et s’est décalé, sentant déjà que JB n’allait pas ouvrir longtemps… C’est ensuite qu’arrive l’autre grosse difficulté de la descente: un long rapide IV (plus de 300m), surnommé “Orangina” par Lolo, dont on ne voit pas la sortie quand on y rentre. Y rentrer à vue (donc sans connaissance du rapide) serait dangereux! Nous débarquons donc pour voir si la sortie est praticable, ce qui est effectivement le cas. Là encore, Julien esquimaute dans la partie la plus difficile de la descente, ce qui tente à prouver à certaines mauvaises langues (n’est-ce pas Georges?) qu’il ne fait plus partie du groupe des débutants. Nous finissons tranquillement la descente, et le paysage était tellement beau que Florian a loupé le débarquement! En retournant au départ pour récupérer la navette, nous voyons l’eau qui commence à changer de couleur pour virer du bleu clair au café au lait. Il y a eu un gros orage en amont de notre parcours, ce qui a augmenté le niveau d’eau d’une bonne trentaine de cm, rendant le parcours beaucoup plus difficile! On a eu chaud aux fesses, cette sortie peut être qualifiée de hold-up involontaire! Retour au camping. Pour changer des pâtes, nous commandons des pizzas au restaurant du village (qui a failli nous oublier!), et manifestement, une par personne s’est avéré presque insuffisant, heureusement qu’il y avait le fromage et le saucisson à côté!

Pour des raisons que vous comprendrez aisément, il n’y a pas de photo de « l’Orangina », ce dernier nécessitant une certaine concentration. Mais je vous invite à regarder le montage vidéo, car des vidéos de ce rapide y figurent, filmées grâce à la GoPro de Julien.

  • Samedi 3 mai:

Suite à des obligations professionnelles, les Bonnets ne naviguent pas samedi et rentrent sur Lyon dès le matin. Cependant, en rentrant sur Lyon ce même-jour, le reste du groupe naviguera sur l’Esteron. Je cède donc mon clavier à JB, qui va vous raconter cette dernière sortie:

Nous voilà donc partis sur l’Esteron : temps superbe, vallée magnifique … et un filet d’eau au fond d’un large lit de rivière ! Mais pas de soucis, Laurent, notre joyeux guide de rivière de l’arrière pays Niçois nous garantit une descente de malade! C’est parti pour une navette sur des routes tortueuses, à se demander où peut bien couler ce mystérieux Esteron … Et c’est à chaque virage que notre facétieux Lolo croit reconnaître l’embarquement! Nous trouvons finalement un parking en bord de rivière au bout de 40min de navette, et yihou, l’aventure peut commencer! L’aventure? En effet, les premiers kilomètres furent alternance entre certes, paysage grandiose, mais surtout galères sur immenses gravières et portages! Et c’est au fil de petits affluents et de patience que la rivière se remplit et se rétrécit, nous offrant parcours manœuvrier et sympathique. Les rapides s’enchaînent, avec un apprentissage sur chaque petite chute de la giclée, ce mouvement essentiel pour ne pas finir comme (je cite un grand philosophe) : un caca dans une chasse d’eau (Merci Jean!)! Jusqu’aux plus gros rapides de la rivière : ceux du Pont de la cerise côtés en IV. Petite reco, portage pour certains, bains pour d’autres (je tairais le nom de Julien!). De là continue un parcours de toute beauté dans des étroites gorges encaissées. On retiendra d’ailleurs dans ces gorges, un hilarant coincement de Julien entre deux gros cailloux, sous une petite cascade pendant 5 bonnes minutes ! Dommage que la GoPro nous ai lâchés quelques mètres plus haut! Nous quittons les gorges et continuons, pour tenter d’arriver avant la nuit … Une chute toboggan, des bons enchaînements, des vagues, des trous, du soleil, le top! Plusieurs siphons, et parfois pas des moindres nous font porter 2 passages. La fatigue commence à se faire sentir, et comme un accident n’arrive jamais seul, je me baigne juste derrière Julien, ce qui porte le nombre de bains de la journée à 3! Le temps de récupérer bateaux, pagaies et bonhommes, et la rivière nous pousse doucement vers l’arrivée …pour un total de presque 6h de descente contre 1h30 prévu à la base! Malgré cela, la descente fut excellente, et nous as permis à tous d’en apprendre en matière de sécurité, de lecture de rivière (siphons, gravières!), et de technique (notamment la giclée!). Bref, une journée de ouf!

Laurent, nous tenons, JB et moi, à te remercier au nom du groupe pour ce séjour et l’encadrement, pour nous avoir guidés et transmis ton savoir et ta bonne humeur tout au long de ces quatre jours! Tu nous as fait découvrir de nouvelles rivières. Nous sommes prêt à refaire un tel séjour! Merci à Jean pour la réservation du camping, manifestement c’est une bonne trouvaille!

Cliquez pour regarder le montage!

Crédits photos et vidéos: Jean, Julien & Luc

Résumé du séjour!

Résumé du séjour!