Raid en kayak de mer dans l’archipel d’Åland (Finlande, août 2016)

Après la Suède il y a 2 ans, le club va en Finlande pour un raid en kayak de mer dans les îles de l’archipel d’Åland. Navigation la journée, bivouac sur les îles la nuit et vie au rythme de la nature. Le contact avec la faune et la flore locale est un vrai dépaysement. Entre sport, nature et culture nous avons passé 2 semaines merveilleuses.

Åland

Åland

Petit compte-rendu de nos aventures.

Åland

L’archipel d’Åland est composé d’environ 6 500 îles dont 80 habitées par près de 28 000 habitants. Coincé entre la Suède et la Finlande, son statut a beaucoup changé au cours de l’histoire pour finalement devenir une province autonome rattachée à la Finlande. L’île principale s’appelle Fasta Åland, ce qui signifie en suédois «terre d’Åland» ; c’est dans cette île que se trouve la capitale, la ville de Mariehamn fondée en 1861 par les Russes, la ville doit son nom à Maria Alexandrovna, l’épouse du tsar Alexandre II. Ses habitants sont des ålandais(e). La monnaie officielle est l’euro (EUR) mais pour des raisons historiques la couronne suédoise (SEK) est d’usage courant.

Cékalomi fait bronzette sur Pålskär

Cékalomi fait bronzette sur Pålskär

La lettre å correspond en suédois au son // (approximativement le ô de rôle en français mais en plus long). Åland se prononce donc /’oːland/. À ne pas confondre avec Öland, une autre île suédoise de la baltique. En français, les graphies alternatives Aland et Aaland sont utilisées pour éviter l’usage de la lettre Å. Tous les noms propres en Finlande comportent des ä ou å. Ce fameux caractère s’appelle le a « rond en chef » et est surtout connu comme l’unité de longueur ångström (valant 10 exposant -10 mètre) très utilisée en atomistique.

Cékalomi, grand navigateur, à Nötö sur l'île Gylto

Cékalomi, grand navigateur, à Nötö sur l’île Gylto

L’archipel est constitué de roches datant du Protérozoïque, essentiellement de granite rose particulièrement sensible à l’érosion. La géologie de l’archipel a été forgée après des remontés de magma ayant fait fondre la croûte terrestre à cet endroit, suivi de glaciations qui ont érodé la roche lui donnant sa forme caractéristique : de grande plaques de granit lisse qui facilite l’installation d’un bivouac.

A cet endroit la mer Baltique est stagnante : peu de profondeur, pas de courant ni de houle du large cassée par les îles, ceci alimente la profusion d’une flore et d’une faune (canard, cygne, pygargue…) d’eau douce, participe au dessalement de l’eau de mer.

Les îles sont recouvertes de forêt principalement composées de sapins et d’épicéas, mais aussi quelques feuillus dont les bouleaux blancs. De la mer, ces îles offrent un contraste saisissant : ciel bleu, eau marron, granit rose, forêt verte, bouleaux blancs et maisons rouge !

Les constructions sur les îles sont typiques de l’architecture scandinave : maisons colorées en bois, avec sauna en annexe, voire fumoir à poisson et accès à l’eau avec un ponton. Elles sont généralement cachés dans la forêt et éloignées les unes des autres.

Caractéristiques et itinéraire

Itinéraire dans l'archipel d'Åland 2016

Itinéraire dans l’archipel d’Åland 2016

  • Date : du 1er au 15 août 2016
  • Milieu : mer (Baltique)
  • Niveau : intermédiaire (par la distance et la météo)
  • Distance totale : 200 km, soit une moyenne de 20 km / jour
  • Durée de navigation : 10 jours
  • Vitesse moyenne en mouvement : 4,7 km/h
  • Vitesse maximale : 15 km/h (vent de dos)
  • Participants : 11
  • Bateaux : kayaks de mer pontés (K1 et K2)
  • Météo : variable (soleil, averses, vent…)
  • Température de l’air : entre 10 et 15 °C en journée
  • Température de l’eau : environ 18 °C
  • Coût : 950 € / personne
  • Organisateur : Arthur (aidé de Muriel, Annie et Hugo)

Consultez la carte interactive pour voir le détail de notre parcours ainsi que les lieux de bivouac :

Détail des distances (en km) et vitesses moyennes (en km/h) au jour le jour :

Faune

île aux papillons

île aux papillons

  • cygne tuberculé
  • sterne
  • fuligule milouinan
  • mouette rieuse
  • huitrier pie
  • hirondelle
  • héron centré
  • oie sauvage
  • pygargue à queue blanche (« sea eagle »)
  • plongeon arctique
  • harle bièvre
  • pluvier
  • papillons
  • mouton
  • élan
  • vache

Photos

J1 (15,5 km) : Après deux jours de transport en avion (Lyon – Stockholm), en ferry (Stockholm – Mariehamn) et enfin en taxi (Mariehamn – Vårdö) nous arrivons au camping Sandösunds où nous louons des kayaks, et tout le matériel nécessaire (réchauds, gaz, bidons d’eau…).

Les îles sont desservies par des ferries qui font des navettes régulières. Jamais aucune poubelle n’est accessible librement sur les ports car leur transport est payant, il faut remporter ses déchets ! Par contre des toilettes sèches et des points d’informations touristiques sont disponibles.

Au premier repas sur une île, Annie se rebelle contre la raclette à fromage et préfère le chanfrein. Ce soir, Frédérique nous concocte un dessert spécial : bananes au chocolat fondu. Et digestif à la liqueur de vanille préparée par Hugo. Notre premier coucher de soleil est magnifique. Le jour de 4h à 22h, puis pénombre, pas de réelle nuit noire sous ses latitudes. Bivouac sur l’île au labyrinthe.

J2 (20 km) : Le lendemain matin, une bonne averse nous immobilise jusqu’à midi. On en profite pour découvrir la flore locale. Les premiers végétaux à coloniser les îles rocheuses sont les lichens, suivis des mousses. Lorsque le tapis végétal est suffisant des arbustes et les arbres déploient leurs racines dans les anfractuosités de la roche.

L’archipel d’Åland est plus étendu que celui de Stockholm mais comprend beaucoup moins d’îles : elles sont donc plus espacées à Åland. Elles sont aussi plus désertes : nous constatons beaucoup moins de présence humaine. Apéro à la vodka offert par Claire, resté en France à cause d’une tendinite, on pense fort à toi ! Bivouac sur l’île aux moustiques, les répulsifs sont inefficaces.

J3 (20,7 km) : Petit arrêt au port de Sottunga pour se ravitailler en eau. Nous en profitons pour faire une visite du port et de l’église locale.

Le rituel du soir : choix d’un lieu de bivouac, montage du campement, apéro, repas, et dodo. Le lendemain, on réalise un ravito dans la seule échoppe de l’île et on quitte notre bivouac. Nous avons campé à proximité d’un ancien village de pêcheur à Skage viken sur l’île de Sottunga. Nous pouvons déambuler au milieu des constructions de bois peintes en rouge qui servaient autrefois à fumer le poisson. Bivouac sur l’île aux mouches (à cause des vaches). Petit conseil de Vincent pour une expérience culinaire : chips de poireau, le légume oublié.

J4 (18 km) : On repart en sens inverse pour un petit repas au restaurant du port ! Bivouac sur l’île aux tiques.

J5 (29 km) : Les îles sont couvertes de myrtilles, airelles, groseilles et framboises sauvages. On s’en régale. Oups, ça tâche !

J6 (40 km) : La journée a très bien commencé : un vent arrière favorable, pause sur une île aux papillons, petite baignade sous le soleil. Puis navigation dans un chenal étroit envahi par les roseaux : on droit finalement rebrousser chemin car le passage est bloqué par les roseaux. Et fin de journée sous une grosse averse : traversée sous le vent, une grosse houle et la pluie. Nous sommes frigorifiés, épuisés et cherchons un lieu de bivouac pour la nuit. Avant de finir dans un camping trouvé grâce au GPS d’Hugo. Ouf, sauvés ! Bivouac sur l’île aux moutons qui gardent les ruines de la forteresse russe.

J7 : En cette journée très venteuse, nous décidons de laisser passer le grain à l’abri dans le camping. Journée de repos bienvenue !

Petit restaurant à midi à côté du camping, visite du musée et des ruines de Bomarsun, ballade dans les sentiers environnants, petit voyage en bus pour aller faire un ravitaillement dans un supermarché, et enfin soirée sauna et barbecue. Bref, journée bien remplie finalement. Arthur prend en main le grill du camping : « que chacun gère sa saucisse ».

J8 (20 km) : Nous reprenons la mer pour une petite journée paisible se terminant avec un petit feu. Bivouac sur l’île aux cloportes qui squatent les grosses pierres qu’on utilise pour amarrer nos tentes.

J9 (21,5 km) : Une journée un peu difficile avec de la pluie du vent et des températures très froides : 9°C l’après-midi. On déploie le tarp pour manger au sec à midi. Heureusement au moment de monter le bivouac du soir, le soleil réapparaît ! Trop tard pour Hugo qui avait déjà monté sa tente sous la pluie, il faut la faire sécher maintenant… ! Bivouac sur l’île aux serpents.

J10 (16 km) : Dernier jour de navigation dans des conditions idéales : un grand soleil et du temps pour se baigner à midi sur un site magnifique.

Voilà, la navigation est terminée. Retour à Stockholm où nous passerons plusieurs jours à visiter la ville. Il faut beau et chaud et les sites d’intérêt ne manquent pas. Ce fut un beau voyage très dépaysant à profiter du cadre naturel, sa faune et sa flore mais aussi de sa culture et de son histoire.

Nous aurons fait en 2 ans : l’archipel de Stockholm, l’archipel d’Åland. Et bientôt l’archipel de Turku ?

Signé les aventuriers de CKLOM.